• Le dindon (1951, Claude Barma)
| Ernest Rédillon
🔶 C’est en 2017 que le rideau est tombé une dernière fois sur l’un des plus grands acteurs comiques français. Robert Hirsch est décédé le 16 novembre 2017 à Paris, à l’âge de 92 ans, des suites d’une chute accidentelle. Un départ brutal pour celui qui, refusant l’idée même de la retraite, est resté actif sur les planches jusqu’à la fin de sa vie.
Si sa vocation initiale le portait vers la danse – il devait intégrer le corps de ballet de l’Opéra de Paris – Robert Hirsch y renonça après le départ de son idole, le chorégraphe Serge Lifar. Ce fut le destin du théâtre qui le rattrapa. Il entre alors au Conservatoire national d’art dramatique, dont il sort en 1948 en triomphateur, auréolé de deux premiers prix de comédie obtenus à l’unanimité. Ces distinctions lui ouvrirent immédiatement les portes de la Comédie-Française, où il devint Sociétaire en 1952.
Très à l’aise dans les rôles d’une exubérance comique rare, Robert Hirsch se qualifiait lui-même de « roi des cabotins ». Spécialiste de la mimique et du déguisement, il a marqué l’histoire du “Maison de Molière” par son agilité scénique et son sens de la démesure. Craignant de s’y ennuyer, il quitta pourtant l’institution début 1974 – non sans avoir livré un ultime et mémorable Tartuffe. Il fut aussitôt nommé Sociétaire honoraire.
Couronné d’un Molière d’honneur en 1992 pour l’ensemble de sa carrière, Robert Hirsch a enchaîné les triomphes publics et critiques durant près de sept décennies.
Sur le plan personnel, il était connu pour avoir été de longues années le compagnon de Jacques Charon, autre sociétaire illustre de la Comédie-Française, un lien personnel fort entre deux géants de la scène.